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1. Varyanerillë



J'ai cru voir, dans vos yeux désintéressés,
Une lueur orange, bien étrange,
Un rien pressée,
Comme si, tout-à-coup, vous hésitiez.

Est-ce à dire qu'un trouble vous étreint ?
Voyez-vous double dans les vitres du train ?
Les feuilles roulant au vent font un bruit de pluie,
Pourtant il n'y a que vous qui tendiez la main.

Alors sortons sous la pluie, ensemble,
Parce que plus d'un devant elle tremble.
Sauvez ou damnez les hommes, mais avant tout :
Protégeons-vous, vous et moi, de vous, ensemble.

J'ai cru lire, dans vos mots las et cassés,
Une crainte qui ronge,
Un rien cachée,
Comme si, après tout, vous abandonniez.

0 Comments on Varyanerillë as of 1/1/1900
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2. L'hombre




Ilétait une fois un jeune garçon qui était né sans ombre. On nes'en était tout d'abord pas aperçu. C'était un jour où ils'amusait avec sa mère à faire des ombres chinoises que l'on avaitremarqué l'absence de lapin sur le mur. Ils avaient beau essayer dele mettre au plus près de la lumière, il n'y avait point d'ombredessinée sur le sol. Enfant, il ne comprenait pas pourquoi celacréait tant d'agitation. Il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.

Onavait consulté un médecin, qui n'avait rien diagnostiquéd'anormal. On avait effectué des batteries de tests, mais rien deconcluant n'avait été trouvé. Alors, vu que l'enfant allait bienet qu'il ne se plaignait pas, on ne s'en était pas formalisé plusque cela.

D'ailleurs,il ne se plaignait jamais. Pas même un pleur lorsqu'il avait faim etqu'on oubliait de lui donner à manger. Mais cela n'arrivait pas sisouvent que cela, fort heureusement. Il se souvint qu'un jour onavait même oublié de l'emmener en vacances, mais on était revenule chercher, bien entendu. Il ne s'était donc douté de rien, dumoins pas à ce moment-là. Cela devait arriver à tous les parentsd'oublier leur enfant.

Puis,se brossant les dents devant le miroir, debout sur son tabouret, ilremarqua que ses traits devenaient au fur des matins plus fins, moinsdessinés. Le temps passant, il eut de plus en plus de mal à visersa bouche. Il tâtonnait, devinant son emplacement plus qu'il ne levoyait. Il pouvait distinguer sa brosse à dents s'activer enfiligrane derrière sa joue. Quelques jours plus tard, il parvint àvoir le mur derrière lui – et sur le mur derrière lui, se détachason ombre grisâtre. Il était devenu parfaitement invisible,traînant pourtant son ombre comme un témoignage irréfutable de sonexistence.

Sesparents, bien évidemment, remarquèrent le changement. Leur filsétait bien là sous leurs doigts, ils l'entendaient lorsqu'ilparlait et puis ils voyaient bien son ombre grise, mais lui ils ne levoyaient pas. Pas étonnant qu'ils en venaient à l'oublier, parfois.Une fois de plus, ils consultèrent moult médecins et spécialistes.Rien n'y fit. Ils consultèrent même, sur les conseils deMarguerite, la doyenne de la famille, 103 ans et plus une dent, unrebouteux. Le pendule oscilla vigoureusement au-dessus de lui, lescartes de tarot racontèrent de bien funestes et mystérieuseschoses. Mais rien qu'une petite donation à la mesure du mal àsoigner, et tout rentrerait dans l'ordre. La transaction fut ainsiconclue, et le

0 Comments on L'hombre as of 2/14/2012 10:33:00 AM
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3. Naissance d'une légende



Je ne suispas monsieur Tout-le-monde. Je ne l'ai jamais été. Je ne suis pas« les gens », je suis légende. Une légende humaine,restons humble. J'ai commencé à me distinguer dès l'âge de quatreans, en ne me maquillant qu'un côté du visage ou en portant lesvêtements de mon père. Puis en jouant les mêmes airs de piano quema mère, sans avoir jamais appris. Mon père, grand excentrique etprofesseur de physique nucléaire à l'université, me faisaitadmirer le fond de ses slips sales. Ses pets gras dessinaient dejolies figures sépia ou marron, comme sur les tests de Rorschach.Mon esthète de mère m'a très tôt mis un pinceau dans les mains.Elle me donna des cours de violon, de violoncelle, de piano. C'étaitcertes son métier, mais elle était bien plus exigeante avec moi,son fils chéri, celui qui dormait avec elle lorsque mon pèrepartait donner des conférences. J'étais son mari le temps d'unweek-end. Je m'asseyais à sa place à la table de la cuisine, buvaisdans son verre, portais ses vêtements, dormais à sa place dans lelit. Son piano devenait le mien et nous jouions ensemble, ma mère et moi, d'une seulemain presque.
 
Ce dont mesparents s'aperçurent très tôt, c'était que la sélectionnaturelle m'avait doté d'une mémoire exceptionnelle. Plusprécisément d'une mémoire eidétique. Je n'avais qu'à voir unetoile une fois pour la reproduire à l'identique, dans le moindredétail. Je n'avais à entendre qu'une unique fois une œuvre pour lareproduire au piano, jusqu'à la dernière subtilité. Ce qu'ilss'attachèrent donc à faire, ce fut à me donner le bon typed'éducation, celui qui me permettrait de sublimer ces mêmesœuvres. De dépasser l'original, de le faire mien. Je fus doncéduqué par ma mère le jour, la nuit par mon père. J'étaisinsatiable, pugnace, velléitaire. Je refusais de me soumettre àl'évidence facile, je remettais en cause les préjugés, les acquis.Aucune branche de mon enseignement ne fut négligée, je devaism'ouvrir à tout afin de pouvoir tout ouvrir : arts graphiques,physique quantique, sciences sociales, politique économique,littératures antique et moderne, microbiologie, religions et tout cequi gravitait autour de ces sujets. Ce fut néanmoins mon goût pourla peinture qui emporta mes faveurs sur le plan artistique. Je seraidonc peintre, et rien de moins que le plus grand peintre engendrépar l'homme.
 
J'avais lestraits fins et la grâce de la jeunesse. J'étais beau et talentueux.Rien ne me résistait. Je n'avais qu'à rentrer dans une piècepourvue d'un piano pour en ressortir avec une belle à chaque bras.Je n'avais qu'à me mettre à dessiner une cathédrale dans la rue, àmain levée sur un bout de chiffon, pour me retrouver nu et satisfaitchez une jouvencelle. Mais les concerts m'ennuyaient, les expositionset les gens également. Je ne trouvais aucun goût à ces œuvresmaladroitement exécutées, à ce manque flagrant d'ambition. Il n'yavait là que de piètres talents que ma seule nature aurait écraséssi j'avais gravi l'estrade et pris leur place. Je n'ai aucunepatience pour l'ordinaire, le banal, le normal. La norme signifie lamort de l'individu, de la diversité de l'espèce, de la pérennitédu génie. Selon moi, on ne peut se reposer uniquement sur le don dela Nature pour nous pourvoir en matière géniale : il nous fautla cultiver, la nourrir, l'entretenir. La trier méticuleusement, lasélectionner si besoin est.
 

5 Comments on Naissance d'une légende, last added: 2/2/2012
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4. Hymne à Saint Jean-Baptiste et autres paires de fesses




Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum
Sancte Iohannes

Paul Diacre, moine bénédictin, historien et poète Lombard d'expression latine - merci Wiki - (circa 720/730 - 797/799)


Jacassant par une nuit sombre et venteuse avec mon ami Guillaume, puissant esthète et grand musicien devant l'Éternel, un verre d'une quelconque substance légèrement alcoolisée dans chaque main, ma curiosité fut piquée au vif par sa connaissance intarissable du monde musical. Il s'embarqua alors dans l'explication historique de l'origine du nom des notes de musique. Le dialogue ci-dessous est fidèlement reproduit de mémoire.

"Bah mon p'tit père, tu vois, un jour de printemps vers le onzième siècle, un moine du nom de Guido d'Arezzo décide de recycler un vieux poème d'un autre moine pour nommer les notes de musique. Je vais pas te refaire l'histoire par le menu, mais il a pris les premières lettres de chaque vers et les a associées à une position sur l'hexacorde."

"L'hexaquoi?"

"L'hexacorde, quand t'as six notes ensemble."
2 Comments on Hymne à Saint Jean-Baptiste et autres paires de fesses, last added: 12/20/2011
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5. Nouvelles / News


Vous avez sûrement remarqué un déclin certain dans les publications ces derniers temps. La raison est à la fois simple et complexe : je mets la dernière patte à mon roman. Pas mon premier roman écrit, mais peut-être le premier roman publié. À grands coups de théières fumantes, je traque les espaces en trop, les virgules qui se sont fait la malle et autres redondances. Ensuite, je vais devoir m'attaquer à la structure de la première partie qui pose problème. Il y aura une énième relecture, peut-être une autre soumission à de fidèl(e)s lecteurs(trices) -  que je salue au passage. Ce n'est qu'après tout ceci que je pourrais enfin l'imprimer et l'envoyer aux diverses maisons d'éditions que j'ai pris soin de sélectionner. En parallèle, je travaille sur un recueil de poèmes et un autre de nouvelles (tout ces travaux sont en français).
Voilà pourquoi vous voudrez bien excuser l'absence de constance dans les posts...en espérant pouvoir vous annoncer une bonne nouvelle prochainement !
Prenez soin de vous et à très bientôt.

You must have noticed a certain decline in the recent publications. The reason is both simple and complex: I am finishing my novel. it is not the first novel I wrote, but perhaps it will be the first novel I'll publish. Propped by steaming pots of tea, I am on the hunt for double spaces, for on-the-loose commas and other redundancies. Then I will have to tackle the structure of the first part which is problematic. An umpteenth reading shall be done, perhaps another submission to trusted (proof)readers - whom I thank in passing. Only then shall I be in the capacity to print it out and send it to the publishers I have carefully selected. I am also working on a collection of poems and another of short stories (all of the above is in French).
This is why you'll have to be kind enough to excuse the absence of regularity in the posts...I hope I can announce something good in the near future!
Take care and see you very soon.

0 Comments on Nouvelles / News as of 1/1/1900
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6. Juste une phrase, comme ça.


"Le parfum de la liberté n'a jamais senti aussi bon qu'au milieu de la tempête."


Ressentie tout-à-l'heure lors d'une ballade sur le front de mer.

Je devrais peut-être lui trouver une utilité romanesque, ou poétique.

1 Comments on Juste une phrase, comme ça., last added: 12/7/2011
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7. Pokhara (Nepal)


Where is my mind?

J'ai complètement oublié de mettre les photos de cette jolie et paisible bourgade en ligne...bref, je répare le tort.

Je n'ai pu passer qu'une journée et demi là-bas, mais elle fut intense et calme à la fois. La promenade le long du lac est de toute beauté. Je n'y ai que marché, mais on peut y louer des bateaux à la journée ou tout simplement pour traverser et grimper la colline au sommet de laquelle se trouve un très beau stupa (japonais me semble-t-il).

En outre, la ville est d'une propreté épatante - sauf pas mal d'endroits du lac (voir la photo), mais le reste est pas mal du tout si l'on considère les standards népalais et il est agréable d'y flâner.

J'y ai rencontré beaucoup de monde de Katmandou, notamment mon amie Natsuko. J'y ai nouvellement rencontré Rintsin (dont le prénom signifie "joyau"), la trentaine, tibétaine en exil qui vend des bijoux et autres sur le bord du lac, lorsqu'on laisse le centre-ville sur sa droite. Nous avons sympathisé, et le lendemain après-midi, elle m'a emmené dans son village. Je n'écrirai rien dessus. Je dirai simplement que ces exilés n'ont plus de carte d'identité, n'ont donc pas de droits et peu d'espoir de sortie. Voilà.

J'ai partagé un très bon moment avec Rintsin et sa famille. Ses soeurs et sa mère m'ont appris à cuisiner les "momos", des raviolis fourrés et cuits à la vapeur (voir les photos). Nous avons bien ri - surtout au vu de l'absence de dextérité dont j'ai fait preuve lors du pliage du momo - bu du thé tibétain pendant la cuisson, offert le premier momo au Dalai-Lama, mangé et ri encore. J'ai repris la route tôt le matin, un peu triste de devoir quitter cette famille simple et majestueuse à la fois, cette joie de vivre et de s'en sortir malgré tout.

Pokhara, c'est là.

2 Comments on Pokhara (Nepal), last added: 11/29/2011
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8. Labyrinthe de Chartres


On ne peut pas dire que je sois allé très souvent dans cette superbe cathédrale de Chartres, mais jamais je n'avais vu la nef dégagée de ses chaises pour laisser place au labyrinthe. Ce labyrinthe qui n'en est pas un,  puisqu'il trace un chemin continu de plus de 250 mètres de long, accueillait le pèlerinage silencieux d'une vingtaine de croyants, pour certains chapelet en main, marchant et priant, oublieux du monde autour d'eux. Je n'ai pris que trois photos, dont une floue, ne voulant pas déranger. Les voici.




Je viens de comprendre, en lisant sur Internet, pourquoi je n'avais pas pu voir le labyrinthe jusqu'ici : il n'est ouvert que le vendredi de 10h à 17h...il m'arrivait de bosser à ces heures-là.

Plusieurs dernières choses sur la cathédrale : plus vaste superficie de vitraux des 12 et 13ème siècles et plus vaste crypte romane du monde, plus long transept et plus vaste choeur de France, une des plus grandes rosaces du monde, j'en passe et des meilleures...palsembleu ! Me voilà en train de dire du bien de Chartres...ah, non ! Juste de sa cathédrale...À voir quand même, et à apprécier encore plus le vendredi.
 Une der des dernières choses : il paraîtrait qu'une plaque représentant le combat de Thésée et du Minotaure aurait trôné au centre du labyrinthe...je vais creuser un peu la question...en ressortant du labyrinthe, car tout le monde peut entrer dans un labyrinthe, mais il ne faut pas perdre le fil pour en ressortir.

0 Comments on Labyrinthe de Chartres as of 1/1/1900
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9. Citation


"Être écrivain, c'est être seul." [To be a writer is to be alone.]

Jean d'Ormesson, romancier, journaliste, Immortel (1925-)

1 Comments on Citation, last added: 8/18/2011
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10. En attendant Godot / Waiting for Godot (1948-49) - Samuel Beckett

 
"Je suis comme ça. Ou j'oublie tout de suite ou je n'oublie jamais."

"I'm like that. Either I forget right away or I never forget. "

 

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11. Jouer à cache-cache


« Papapapapapa, on joue à cache-cache?
_ Encore ? Tu veux pas jouer à autre chose pendant que Papa finit d'écrire son mail ?
_ Non non non !
_ Bon d'accord, mais pas longtemps alors.
_ Youpi ! C'est toi qui commence à compter.
_ Pour changer ! Allez, va te cacher. »


Elle relève doucement la tête, une boule de Noël dans chaque main. Elle regarde son mari Antoine jouer avec leur fils Mathéo, bientôt 5 ans, leur fille de 2 ans dans ses bras, compter jusqu'à 20 et dire « J'arrive ». Elle est heureuse. Elle s'occupe de ranger les décorations du sapin. Les enfants généralement ne sont pas intéressés lorsqu'il s'agit de mettre un terme aux guirlandes. Mais le sapin a perdu presque toutes ses épines, et tous les jours ils ramassent une guirlande, un renne, un bonhomme de neige et une pelle pleine d'épines. Antoine a décidé de le jeter. Elle aurait bien aimé le garder pour le réveillon du Nouvel An. Tant pis.

Mathéo glisse plus qu'il ne court sur le carrelage. Comme d'habitude, il se cache derrière la porte de la cuisine et rapproche la poubelle pour ne pas qu'on le voit. Le but – tacite, parce qu'on ne dit pas ce genre de choses, mais on les fait – est de faire le tour de la maison et de chercher en dernier dans la cuisine, où leur petit garçon beau comme un ange trépigne d'impatience, la porte parfois tremblant aussi d'excitation.

« Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! T'as mis plein de temps à me trouver ! À toi à toi à toi !
_ Minute papillon, je laisse ta sœur dans les bras de ta mère. »

Elle se relève doucement, prend leur fille dans ses bras. Il dépose un baiser sur son front, sourit et part dans le couloir. Mathéo fait semblant de couvrir son visage, mais elle voit ses yeux briller. Il commence à compter.

« 1-2-3 »
Ses parents devraient arriver demain dans la matinée, en espérant qu'il n'y ait pas trop de neige sur la route.

« 4-5-6 »
Elle devrait peut-être les appeler et leur dire d'arriver dans l'après-midi, ce serait plus sûr.

« 7-8-9 »
Il serait temps de faire le biberon de la petite.

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12. Hiatus


Le gouffre du monde s’effilochant en fils
Si fins que sa vaste béance ne s’affile
Que siècle après siècle, filin après filin,
Scalpelant au fur les mystères aquilins,
Ne laissant à l’obscur su du vide spectral
Que l’empreinte d’un mot qui n’a plus de rival.
 

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13. Manu Trepalium


Les ongles soudain trop longs trop ronds devenus
De ne pas avoir à gratter la terre nue ;
Les ongles endurcis par l’inactivité,
Les doigts toujours tendus vers la réalité.

Les ongles soudain trop fins trop blancs devenus
De ne pas avoir à bêcher la terre nue ;
Les rognures affinés par l’inactivité.

Les ongles incassés aux noirs rebords râpeux
Des sombres congères de la réalité.

Les ongles diaphanes parce que l’on ne peut.

De tels ongles à mesure que l’homme se fait vieux
Sont-ils à trouver sur les mains lestes de Dieu.

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14. Venezia

 
Là-bas, j'étais à ma place.
Je m'y sentais bien.
Deux jours de déjà-vu, de déjà-vécu.
Comme si j'y avais habité,
que trente années m'en séparaient
et que je redécouvrais la ville.

Je l'ai belle et bien redécouverte pour la première fois.

Là-bas, ça sentait l'eau et le repos.
Ça sentait le basilic et la sieste.

Ça sentait le destin à plein nez.

J'y ai senti les lignes naître, les histoires se tramer.
Mes histoires autant que mon histoire.

Je reconnaissais les rues sans les avoir
jamais vues, jamais foulées, jamais senties.

Déambulant dans ses venelles,
la ville s'offrait à moi, et moi à elle.

Il y a quelque chose de formidable à vivre sur une lagune,
sur des pilotis qui ont tout de la fortune.

Du bout des doigts j'ai touché ses pierres, ses murs,
ses églises, ses maisons, ses palazzi,
effleuré ses lierres, ses marbres, ses bastings,
ses campi et campielli, ses fissures,
foulé ses ponti.

                         J'ai observé ses habitants
et j'ai senti sourdre la vie de l'acqua alta,

J'ai vu les aurores du monde se lever
et ses crépuscules mourir dans sa lagune.

Parfois on sent la ville trembler,
comme si derrière ses murs d'eau
une bocca di leone grondait,
un murmure, un complot –
Alors que la ville semble somnoler dans la torpeur.

L'espoir a bâti c

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15. Malaisie - Semaine 6 (en retard, je sais)

 
Malaisie, Semaine 6.

Une année de grâce oubliée de tous et emmurée par les lierres du temps, les Devas, excédés et soucieux de perdre de trop nombreuses batailles contre les Asuras, décidèrent de plaider leur cause auprès de Shiva. La guerre avait duré depuis bien trop longtemps, il leur fallait un champion pour y mettre un terme. Ainsi naquit Murugan (ou Skanda) à qui Shiva donna une lance, colosse d'airain aux pieds pas du tout d'argile. Il n'y avait plus qu'un pas vers la victoire – et pas besoin de bottes de sept lieues pour faire un pas de géant – le géant lui-même n'eut qu'à mettre un pied devant l'autre pour abattre la fourmillière.

Le Murugan le plus haut du monde (80 mètres), soit dit en passant.
C'est cette victoire que commémore Thaipusam, célébrée tous les mois Thai du calendrier lunaire hindou, lorsque l'étoile Pusam est au plus haut dans le ciel. Notre imparfait calendrier grégorien l'a décrété ce jeudi 20 janvier 2011.

Levé avant l'aube – repère commun à tous – à savoir 3h30 heure locale, je suis arrivé sur les lieux – Batu Caves, à environ quinze kilomètres au nord de Kuala Lumpur, à 5 heures pétantes. Petit aperçu photographique et vidéo de l'accueil à la sortie du train.


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16. Malaisie - Semaine 5

 
Malaise en Malaisie – Minggu lima

Selamat malam everybody.

Je suis un rien fatigué, et c'est peu de le dire. J'avais commencé dimanche dernier à écrire le post de la semaine, et lundi mon fidèle ordinateur plante son nez dans la poussière et la mord. Je n'ai fait que perdre mes onglets internet et le début du post...pas grand' chose me direz-vous, mais j'ai dû arracher le reste des griffes acérées du BIOS – et en l'occurence, c'est pas bio, c'est la mort.

Donc ma semaine, relativement calme jusqu'à dimanche, s'est un rien emballée. Nous sommes mardi soir, 21h20 heure locale (sept heures de moins chez vous, je vous laisse faire le calcul, moi je suis près de m'en faire), et je recommence ce post. Deux Pater Noster et cinq Ave Maria et rien à boire.

Je vais faire dans le court et dans le décousu, étant donné qu'en plus je n'ai aucune photo...je sais, c'est bizarre, mais c'est à l'image de ce début de semaine. Je n'aipas voulu brancher mon appareil photo sur l'ordi, de peur de dérégler ne serait-ce qu'un iota dans ce qui semble être à présent ma vie.

Ceux qui ont lu le dernier post, rubrique coup de gueule, savent que nous sommes tous matérialistes. On ne s'en rend vraiment compte que lorsque la technologie veulement nous lâche. Deux trois morceaux de plastiques, du métal, des compsants électroniques et le résultat de trois siècles de triturages de neurones. Un rien pitoyable, je l'avoue, sans savoir comment faire pour m'en défaire. J'ose espérer que cela viendra naturellement lorsque l'opportunité se présentera.


Ce matin, comme tous les matins depuis que je suis ici, il y a cet oiseau qui chante. Je ne sais pas encore quel genre d'oiseau c'est, étant bien caché dans un jacquier. La route qui longe la résidence et bordée de l'autre côté par de petits pavillons, et une rangée de jacquiers. Chacun avec sa grappe de lourds fruits gros comme des ballons de football, mais de la forme d'une courge. On peut les sentir si on s'approche un peu de l'arbre. Et on les sent encore plus une fois coupés ! Tout cela pour dire que l'odeur peut incommoder certains humains, mais les autres humains, ceux qui les aiment, sont obligés de les couvrir d'un sac plastique s'ils ne veulent pas passer après les oiseaux...qui en général ne laissent que l'écorce, verte et rugueuse.

Cet oiseau qui chante, un jour je prendrais le temps, et quitte à monter dans l'arbre pour le déloger et ne voir que le bout de ses ailes, j'irais voir à quoi il ressemble. Toujours est-il qu'il est reconnaissable par son seul chant. Allez savoir pourquoi, je ne veux pas demander au premier autochtone venu.

Ce matin, comme tous les matins, je croise cette dame qui balaye le perron d'une maison. Ce que j'aime, c'est entendre le frottement rugueux de son balai en bambou. Ce bruit, à l'instar du chant de l'oiseau, est agréable, le matin, lorsqu'il fait encore frais et que le soleil est encore bas à l'horizon. C'est quand même bizarre que ce frottement

0 Comments on Malaisie - Semaine 5 as of 1/1/1900
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17. Plantage

Vous savez tous ce que c'est que de voir votre ordinateur planter sous vos yeux écarquillés.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que cela fait d'appuyer sur une touche ou de cliquer et rien ne se passe sur l'étendue gelée de cet écran.
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire : "Je viens de tout perdre. Des mois d'écriture, des mois de boulot. Mes photos. Ma musique."
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire : "Ah mais au fait : j'ai sauvegardé tout mon disque dur il n'y a pas longtemps !"
Vous savez tous ce que c'est que de "rebooter" en mode Sans échec.
Vous savez tous ce que c'est que de réinstaller voter système d'exploitation en jurant les grands dieux que l'on ne vous y reprendra plus.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que c'est que de vous rendre compte, après de multiples réinstallations, que votre ordinateur ne reconnaît plus votre disque dur externe.
Vous savez tous ce que c'est que d'essayer de triturer les "drivers", les "boot", les "F2" et autres "F10 - Save and Exit".
Vous savez tous à quoi ressemble la page de BIOS.
Vous savez tous ce que c'est que d'observer "Windows télécharge les mises à jour - 0%" jusqu'à ce que vous deviez cligner des yeux.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que c'est que d'observer une barre de progression régresser - partir de la droite pour finir sur la gauche, gentiment nommée "Annulation".
Vous savez tous ce que c'est que de lire le même message d'erreur dix fois d'affilée.
Vous savez tous ce que c'est que de se perdre dans la jungle des forums.
Vous savez tous ce que c'est que d'être dans la même galère mais d'être seul au monde.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que cela fait de devoir mettre à jour les drivers d'un ordinateur - afin de pouvoir peut-être espérer émettre l'hypothèse de commencer à faire fonctionner ce fameux disque dur externe - qui plante dès que vous appuyez sur le bouton "Télécharger les mises à jours importantes".
Vous savez tous comment arrêter un ordinateur qui a planté sans le débrancher.
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire que vous devez travailler, mais que votre ordi, lui ne fait que cela, sans vous.
Vous vous êtes tous dit après ça que vous ferez tout pour ne plus dépendre de votre ordinateur, de revenir au papier et au crayon. Mais le monde ne nous en laisse pas l'opportunité. Nous dépendons de nos systèmes d'exploitations autant que de nos voitures ou de nos vêtements. Certains vous diront que des alternatives existent, que des systèmes plus performants et plus souples - et gratuits - sont sur le marché. Je leur répondrais que tant qu'il y aura des ordinateurs, il y aura des plantages.

Ce que je veux, là, maintenant, c'est la Jungle, c'est le Désert, c'est la Montagne.

L'Espace et la Nature. Les éléments et rien d'autre.

1 Comments on Plantage, last added: 1/18/2011
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18. Malaisie - Semaine 4

Selamat petang,

Khabar baik, comme on dit ici.

Quatrième semaine un brin terne, grisée par la mousson.

La pluie.

Tombe.

Presque tous les jours.

La nuit, elle accompagne le demi-sommeil.

Le jour, elle presse le pas des passants – journal de businessman en mince protection au dessus d'un visage aux yeux plissés – parapluie prévu de longue date – saut de carpe par-dessus les flaques ou les rivières d'une heure.

Pluie chaude, chantante sur les toits des maisons, des voitures, pluie qui fait déchanter, pluie qui détrempe, pluie rigoureuse, abondante, généreuse et totale.

Pluie qui ne s'arrête que pour laisser une vaporeuse torpeur, pluie qui rafraîchit pour mieux attiser ensuite.

Ici, à trois cent cinquante-trois kilomètres de l'équateur, on n'est jamais bien loin de la chaleur. Du soleil qui brûlerait la peau et durcirait le sol s'il n'y avait cette humidité permanente, perméant tout, des herbes spongiaires jusqu'à l'écorce des hévéas.

Gouttes grosses comme des grains de maïs, tièdes parfois comme l'eau d'un verre laissée la veille près de l'évier, chaudes parfois comme une douche tiède en été.

Gouttes qui frappent plus qu'elles ne tombent, comme défiant la gravité en se projetant vers elle.

La chemise collant à la peau, révélant le corps pudique en dessous. On ne se gêne pas pour ne pas regarder, pudeur oblige, religion oblige, décence oblige.

Peut-être aussi parce que quand on est en sueur, le vêtement colle tout autant. Et la transpiration, c'est moins « propre » que la pluie. Ça passe le dimanche quand on fait son jogging, ou de la marche rapide, ou même les auréoles sous les aisselles à la fin de la journée, ça passe même très bien quand on est dans la jungle. Parce que dans la jungle, on est tous logés à la même enseigne. La terre brune et ocre sous les chaussures, la moiteur qui s'insinue partout, les branches et les lianes et les feuilles grandes comme des mappemondes qui couvrent tout ce que l'œil peut voir. Tout cela chacun doit faire avec, parc

1 Comments on Malaisie - Semaine 4, last added: 1/13/2011
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19. Malaisie - semaine 1

 
Première semaine en Malaisie. Première semaine dans ce pays qui a fasciné Joseph Conrad au point d'écrire l'un de ses meilleurs romans, et probablement l'un des meilleurs du siècle dernier.

Comme vous le savez, j'y suis de mon plein gré – parfois contre l'avis de certains, parfois avec la mise en garde de plusieurs – souvent avec vos encouragements. Je l'ai déjà écrit : partir est difficile. J'ai tellement attendu ce moment, et l'attente de ces dernières semaines fut pénible parfois. Combien de fois me suis-je projeté dans telle ou telle situation, dans ce pays que je redécouvre. Il se trouve qu'y être est une autre paire de manche. Je dois batailler ferme. Batailler contre un bon vieux rhume de derrière les fagots français, que le chaud-froid des climatisations et de la chaleur grésillante du dehors n'arrange pas. Batailler ferme contre ce sommeil qui ne vient que si je l'amadoue avec force persuasion. Batailler ferme pour ne serait-ce que passer ce maudit entretien. Je ne peux pas encore vous dévoiler grand-chose concernant mon « travail », puisque je suis pour le moment officiellement non-officiel, puisque rien n'est fait et que je ne veux rien promettre ou compromettre. Mais soyez assurés que je vous donnerai de plus amples informations en temps et en heure. Sachez seulement que je me suis déjà attelé à la tâche pour laquelle je suis venu – à savoir l'Institut Paul Bocuse – même si rien n'est officiel – je ne peux rester les deux pieds dans la même tong. Primo je ne sais pas si vous avez déjà essayé, mais c'est très inconfortable – voire dangereux – pour marcher, et secundo on se voit mal porter autre chose que des tongs par un temps pareil – sauf pour le travail, bien entendu. Dieu que j'aime le bruit de ces chausses, bruit qui leur a donné en anglais leur nom, par hypallage. Des flip-flops.

Flip-flop, flip-flop, flip-flop. Semelle cognant le talon quand on relâche l'appui.

Nous voilà donc samedi, une semaine après cet atterrissage, ce vol de manière générale, sans encombres dans la capitale malaisienne. Récupéré dimanche par mon ami Yeow Wei à la sortie de la résidence universitaire où il m'avait gentiment réservé une suite – et j'insiste sur le terme. Depuis ce temps, je suis guidé plus que materné, aidé plus qu'assisté. Après tout, je suis un grand garçon. Toujours est-il qu'il n'est pas aisé de partager sa vie (je « travaille » dans la même université que lui et loge chez lui) pour une durée que j'ignore moi-même. Un subtil mélange de prise en charge et d'autonomie. Bref. Revenons à nos flip-flops.

Je suis donc allé flip-flopper dans un petit morceau de jungle équatoriale juste derrière l'appartement, sorte de parc, sauf que dans ce parc les singes, perroquets, hévéas, serpents et Dieu sait quoi encore de rampant, de velu et de gluant sont dans leur habitat naturel – c'est vous qui les dérangez. On sent vraiment que l'on emprunte un chemin, littéralement. Les singes ne se poussent que parce qu'ils savent que la semelle de nos flip-flops ne se mange pas – et donc indigne d'intérêt. Je ne résiste pas à l'envie de vous remettre cette photo pourtant prise au mois de février – la première fois où j'étais venu (et cela me semble si loin déjà) – d'un singe sur le pont de cordes dans les hauteurs du parc.

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20. Nuit blanche à Kuala Lumpur

Voilà ce qui arrive avec un bon décalage horaire bien senti dans les dents...dormi de 1h40 à 2h26 (heure locale).

Ce qui m'a permis d'avancer dans la passionnante lecture de "Le hasard et la nécessité" de Jacques Monod (de la même famille que Théodore, et prix Nobel de physiologie ou de médecine en 1965 pour ses travaux sur les gènes. J'en parlerai plus longuement lorsque j'aurai fini de le lire - à ce rythme-là, autant dire cette nuit), ainsi que de prendre en photo un superbe orage sec, avec des décharges internuageuses, et intra. Bref, un bien beau barouf.

J'en veux pour preuve cette première photo :



Je tiens à rappeler que je ne trafique pas les photos...mais à n'en pas douter, je suis persuadé que Chab notera, de son œil aiguisé de faucon pèlerin, un léger tremblement de l'image (cette fois-ci pas dû aux doigts gourds de froid)...c'était la position qui était périlleuse.

Il aura fallu un peu de patience pour arriver à ce résultat (vive le numérique !). Une autre, un peu moins floue, mais peut-être un peu moins impressionnante, pour la route. Ça ne mange pas de pain.



 
Pas mal, non ? Mais Il y a mieux encore. Après vingt bonnes minutes (de toute façon, j'avais toute la nuit devant moi), j'ai enfin réussi à prendre mon premier éclair. Pas non plus un gros éclair bien gras avec plein de ramifications, pas même un point d'impact (snif), mais quand même. Je pense qu'avec un peu de matériel (genre un trépied, une télécommande - ou définitivement une meilleure position), le résultat serait bien meilleur :


Je suis quand même content de moi, l'éclair est bien net (on ne peut pas en dire autant du reste !) Une dernière chose : il faisait nuit noire à cette heure-là, et l'exposition ne dépassait pas deux secondes. Si le ciel apparaît aussi clair, c'est juste que ça flashait sévère.

Bonne fin de journée à tou(te)s ! La mienne est s'achemine tout doucement vers la fin, et je ne vais pas tarder à la clôturer...

5 Comments on Nuit blanche à Kuala Lumpur, last added: 12/15/2010
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21.

Quelques photos prises ce soir du port de St-Michel-Chef-Chef, petite bourgade réputée de par le monde pour...pour quoi d'ailleurs ? Ah ! Oui : ses galettes. Les fameuses galettes St Michel.

Dernière escapade au bord de la mer avant de partir, dernière fois où je me lèverai ici et je sentirai la bonne odeur des galettes et du chocolat en ouvrant les volets. En parlant de chocolat, j'ai initié quelques personnes - des élu(e)s - aux arcanes suprêmement mystérieuses des Michelettes. Si vous ne connaissez pas encore cette tuerie gastronomique, ruez-vous ici (en plus c'est beau)...elles valent carrément le détour.

Sinon, je parlais de photos...

Nota bene : suite aux nombreuses réactions de la part de personnes soupçonneuses de la véracité de ce que je prends en photo, je ne retravaille rien...j'avoue : je ne sais pas comment faire. Si une âme charitable veut se dévouer pour m'apprendre, eh bien qu'elle s'en abstienne. C'est à ce prix qu'on apprend à faire de belles photos - à celles qu'on a gâchées.

La première donc, de photo :


Je suis plutôt content de moi sur ce coup-là, surtout qu'il commençait à faire un peu froid (j'ai fini à l'étape après la cryogénisation d'un glaçon). Pas trop de lumière, mais c'était sans compter une bonne exposition bien longue et un sang-froid impeccable pour ne pas bouger d'un poil. J'aime beaucoup les couleurs.

Même principe pour la deuxième (y'en aura cinq en tout, alors soit vous zappez les commentaires, soit vous patientez) :





J'aime l'aspect lisse de la mer (sauf de l'écume sur le rivage) et la forme que prend la lumière des lampadaires.

La troisième est intéressante (en ce qui me concerne, y'en a qui dorment au fond). La source lumineuse qui n'est pas en ligne avec les autres n'est autre qu'une belle lune rousse (je ne parle des fesses de personne). Je trouve ça dingue qu'elle ait la même luminosité que les lampadaires.


























Celle-là, c'est juste pour le plaisir.



Et comme je n'aime pas le bouder, mon plaisir, voici un effet que j'aime bien faire (ce n'est pas grand' chose, mais je trouve que ça donne un petit côté test optique sympathique - surtout que la seule surface ne

4 Comments on , last added: 11/23/2010
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22. Mes deux haïku préférés de Kobayashi Issa



On présente souvent Bashō Matsuo comme le père des haïku, et c'est un peu vrai dans leur forme actuelle, mais on oublie trop souvent qu'il reste néanmoins trois autres grands maîtres classiques : Buson Yosa, Ryōkan Taigu et Kobayashi Issa. Ce dernier a gagné mes faveurs il y a des années de cela, notamment par l'un de ses plus célèbres poèmes (celui qui se termine par "sarinagara" - vous trouverez un excellent livre de Philippe Forest qui porte ce titre).

Avant tout chose, je tiens à m'excuser platement auprès de mon Smog préféré, et auprès des lecteurs/lectrices, pour les éventuelles grossières erreurs de japonais et de traduction que je vais vous infuser. Elles sont dues de mon seul fait (à ma décharge, ce n'est pas simple d'apprendre tout seul sans pouvoir être corrigé et sans pouvoir le parler, le confronter à la réalité du terrain).



Voici donc le texte original :

露の世は露の世ながらさりながら
tsuyu no yo wa tsuyu no yo nagara sari nagara (1819)

Monde de rosée
Notre monde est fait de rosée
- et pourtant.

Écrit à la mort de sa première fille, ce poème explique que selon la pensée bouddhiste il ne faut pas s'attacher aux choses matérielles - pourtant le chagrin fait qu'il est impossible de s'en détacher. Le poète sait que le monde est fait de cette rosée prête à s'évanouir au moindre rayon de soleil : il sait aussi que malgré la douleur de la perte, il est bel et bien vivant. La vie, qu'on le veuille ou non, continue.
Je ne vais pas m'étendre sur ce poème, il est largement commenté dans toute anthologie qui se respecte.

Le deuxième poème est beaucoup moins connu, et il ne me toucherait pas autant si ne je vivais pas la même chose :


亡母や海見る度に見る度に
naki haha ya umi miru tabi ni miru tabi ni (1812)

Une traduction littérale donne ceci :

Feu ma mère -
A chaque fois que je vois la mer
A chaque fois...


Mais ce qu'il entend résonne un peu plus comme cela :

Mère, je pleure
A chaque fois que je vois la mer,
A chaque fois que je vois la mer.



Toute la différence et la subtilité du japonais résident dans le contexte. On peut omettre une partie de la phrase, parfois une grande partie, car on en a induit le sens. Au lecteur de le déduire, de l'interpréter si besoin est, d'où le "lost in translation".

Issa a perdu sa mère très tôt, encore enfant et l'océan, qui représente une barrière mythique entre les deux mondes, l'empêche de revoir sa mère. Toute sa vie il cherchera ceux qui s'en sont allés.
Beaucoup notent dans les poèmes d'Issa une satire ou un comique peu communs - et ils ont raison - mais il faut garder à l'esprit qu'il était un homme dans la souffrance (il a perdu ses quatre enfants en bas âge, et n'a pas vu la naissance de sa fille issue de son troisième mariage), dans la compassion et bouddhiste usque ad finem, habité par le souv

5 Comments on Mes deux haïku préférés de Kobayashi Issa, last added: 11/22/2010
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23. Là où je dois être


 
Je suis là où je dois être. Je l'ai toujours été. Je le serai toujours, s'il plaît à Dieu.
J'ai vogué sur toutes les mers, navigué sur tous les océans, j'ai goûté leur sel. J'ai traîné mes guêtres sales sur les six continents de notre globe, j'ai vu tout ce qu'il y avait à voir sur cette terre, de Pétra au Pôle sud en passant par l'île de Pâques. Aucun pays qui n'ait vu mon ombre, aucun pays dont je n'ai vu un lever et un coucher de soleil. Aucun endroit où je n'ai laissé une quelconque trace de mon passage. J'ai traversé tous les déserts, fait couler leur sable entre mes mains. J'ai senti tous les vents de ce monde sur mon visage. Gravi toutes les montagnes. J'ai vécu tout ce qu'il y avait à vivre ici-bas. J'ai parlé à toutes les nationalités, il n'existe aucune langue dont je ne connaisse pas ne serait-ce qu'un mot. J'ai lu tout ce qui a été écrit depuis que l'homme sait s'exprimer, je lis encore tout ce qui est digne d'intérêt. J'ai voyagé par tous les moyens de locomotion disponibles. Je suis allé sur la lune. Je connais tous les types de pierre de cette terre. J'ai récolté tous les onguents et tous les remèdes. J'ai écouté tous les chants anciens et nouveaux, joué de tous les instruments. Je crois en le dénominateur commun présent dans toutes les religions. J'ai goûté tous les mets de main d'homme, bu tous ses breuvages, cueilli et mangé toutes les plantes qui pouvaient l'être, tous les fruits et tous les légumes. Tué et mangé au moins un animal de chaque espèce, écrasé chaque type d'insectes, brûlé toutes les essences d'arbres. J'ai senti et piétiné toutes les fleurs. J'ai construit une maison, j'en ai détruit mille. J'ai fait toutes les guerres de ma génération. J'ai vécu les tremblements de terre, les typhons, les tempêtes, les éruptions volcaniques. J'ai été foudroyé, empoisonné, brûlé, cancéreux, cachectique. J'ai vécu le célibat, le mariage, la paternité. J'ai tué un homme, une femme, un enfant.
Je suis en prison, là où je dois être.
 

1 Comments on Là où je dois être, last added: 9/3/2010
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24. From Europe With Love - Venezia


Venezia, le 11 août 2010,
 
Venise...je pourrais en parler des heures entières.. La grande et belle, la Serenissima. Difficile de décrire, impossible d'oublier. Arrivé en fin de journée, j'ai eu le loisir de la visiter, quelques heures durant, jusqu'à la tombée du jour, de flâner parmi les canaux, la plupart des édifices, religieux ou muséaux, étant fermé. Ce fut heureux. Jamais je n'ai ressenti autant de bien-être que dans cette ville qui sent l'eau, qui est de l'eau jusque dans ses plus intimes fondations. Je sais que ce que j'écris relève de la plus plate Lapalissade, mais même La Palice n'en est pas l'inventeur. (« Hélas, La Palice est mort, / Est mort devant Pavie ; / Hélas, s’il n’était pas mort, / Il ferait encore envie. » Tout le monde s'est fourvoyé, prenant pour un S un F stylisé de l'époque...Ainsi, nous savons tous que Venise fut construite sur une lagune, sur des pieux de chêne. Les changements climatiques, avec pour notable conséquence la montée du niveau des eaux, ont un impact visible ici, transformant cette magnifique Piazza San Marco en piscine municipale.
 
Mais l'eau, cet élément si cher à mon cœur, est omniprésente, on sent même son odeur dans la pierre du Palais Ducal (ou Palais des Doges, comme vous voulez). Le sol dans certains lieux – du palais d'ailleurs, mais de certaines églises, de fondamente, de rii et de campi, notamment dans les quartiers San Marco, Accademia San Marco et Cannaregio – est meuble, des pierres se déchaussent, on sent la poussée de l'eau faire travailler la pierre dans son fondement. L'eau, j'en ai trouvé jusque dans la crypte de la chiesa di San Barnaba. Les fontaines la font couler en permanence, il sen coulent des toitures dans les canaux, ce qui donnent une musique continue et à laquelle l'oreille se fait un temps, mais pour mieux chanter lorsque le silence se fait – et il s'est fait, car j'ai eu la chance de pouvoir échapper au flot de touristes, énorme surtout Piazza San Marco – par de petites ruelles qui m'ont amené loin dans la ville, et seul. J'ai rencontré un facteur, près de la Punta della Dogana. Nous avons bavardé un peu, dans un mélange d'italien et de français, et il me donnait ses impressions sur l'île, sur les gens, la situation économique, l'histoire. L'endroit était magique, l'homme intéressant, drôle. Nous aurions pu rester bavarder un bon moment, mais il avait des lettres à délivrer, et moi une cité à explorer.
 
Je n'ai malheureusement pas pu tout faire, mais au fil de mes pérégrinations, j'ai pu me perdre dans Venise, voir ses arrières-cours, ces venelles aboutissant sur un canal ou dans un de ces patios dont elle seule a le secret. Beaucoup de ses églises sont ouvertes à des heures différentes, ou fermées, ou en rénovation, ou tout simplement fermées au public, ou payantes, ce qui rend leur visite difficile, mais même la plus simple d'entre elle se révèle être un véritable joyau. Une de mes préférées – je sais être persévérant, me coucher tard et me lever à cinq heures trente pour pouvoir les admirer – reste une petite église, San Bartolomeo si je me souviens bien. Une autre chose est qu'on ne peut que rarement prendre de photographies dans les édifices religieux. Reste le plaisir de l'œil et la mémoire qui imprime jusqu'aux stucs dorés, aux mouvements parfois des personnages qui peuplent les plafonds, les coupoles, les nefs. Ce qui fait que je n'ai rien d'autre à vous proposer que mes souvenirs pour vous décrire cette chiesa. Et pour faire court,

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25. From Europe With Love - Ljubljana

Ljubljana, le 10.08.2010,




Ma première impression de Ljubljana – une fois effectués les cinq kilomètres qui séparent la ville du camping trois étoiles un peur surfait avec parc aquatique et autres jeux de plein air – idéals en soi pour la famille – en arrivant dans le centre-ville, fut incroyablement bonne. Une sacrément bonne surprise. Je ne connaissais rien de cette cité médiévale, et je n'avais aucune idée en tête.

Il faut dire qu'elle est en grande partie l'œuvre d'un seul homme : Jože Plečnik. Ancien élève d'Otto Wagner (souvenez-vous, celui-là a sévi notamment à Vienne). Il a su donner à Ljubljana (et aussi à certains bâtiments de Vienne, de Prague et en Slovénie)ses lettres de noblesse et un air résolument moderne. Je m'explique : beaucoup de façades et de d'édifices Sécession (Art nouveau), mais il a aussi utilisé de « nouveaux » matériaux pour l'époque, comme le béton armé, le verre et l'acier. Les photos feront le reste. Son Tromostovje (triple pont), même si je ne l'ai vu qu'en rénovation, est impressionnant, et osé, d'un point de vue architectural. Comme le premier pont ne suffisait pas à desservir la masse du trafic piétonnier, Plečnik en a ajouté deux autres, légèrement asymétriquement. L'effet est splendide, même si aucune de mes photos n'a su rendre compte de cette subtilité, à cause d'un problème d'angle.

La place du marché et ses colonnades est venue s'installer entre le Tromostovje et le pont aux dragons (encore le même, œuvre sécession en béton armé), histoire d'aérer un peu les choses.

Côté cathédrale et églises, ils sont servis. Mélange de baroque et d'impressionnisme et/ou de sécession, très sympa. Bref. Juste une chose : j'ai vu quelques gens se signer dans la rue (pas à ma rencontre), ainsi qu'une flopée à l'heure de la messe se masser dans les églises (s'attrouper, pas se faire des massages thaï, hein). Tout ça pour dire qu'il y une grosse empreinte religieuse, catholique, en Slovénie.

Si l'on pousse un peu plus loin, jusqu'au funiculaire qu'on ne peut emprunter avec son vélo, on peut « admirer » le « flat iron building » slovène. Ne faîtes pas le déplacement rien que pour lui, vraiment. Pas non plus pour le château qui, du coup si vous êtes à vélo comme moi, vous coûtera une belle grimpette en danseuse accompagné d'un charmant soleil tout rond et d'arbres qui n'apportent qu'une ombre relative. Le château en lui-même doit avoir des choses à offrir, mais encore et toujours les sempiternelles travaux de rénovation m'ont empêché de voir quoi que ce soit. La plus belle surprise – après avoir déboursé les trois euros forfaitaires avec prélèvement libératoire à quinze pour cent – fut la vue de la capitale du haut de la tour de l'horloge. Imprenable. La ville slovène et sa plaine sont encerclées par des monts (montagnes?) à trois cent soixante degrés. Superbe. Peut-être une des raisons pour laquelle Ljubljana est celle parmi ses consœurs européennes à subir le plus les changements climatiques (débat à poursuivre).

Se balader dans la ville est agréable, voire cocasse : admirer des vestiges gallo-romains jouxtant un bâtiment néoclassique (musée national et d'histoire naturelle, pas le meilleur, bref), tout cela à mi-chemin entre – à cinquante mètres à vol d'oiseau – la Place de la République (Trg Republike) et ses restes de l'époque soviétique, et la Narodna galerija (Galerie Nationale), édifice de verre et d'acier de 2001. Juste en face, de l'autre côté de la rue, se trouve l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique, dans un superbe manoir Sécession. Il y a néanmoins beaucoup de bâtiments beaucoup plus modernes en périphérie de la ville.

Bonne surprise de manière globale que la ville de Ljubljana. Je la recommande chaudement pour un long weekend, surtout qu'il y a de beaux paysages à voir en campagne, et qu'à un peu plus de deux heures en voitur

1 Comments on From Europe With Love - Ljubljana, last added: 8/12/2010
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