"Mon fils, je te donne les quatre coins du monde, parce qu'on ne peut pas savoir où on mourra."
Voulant savoir pourquoi ma mère voulait une de ces croix touarègues, je suis tombé là-dessus.
Spitting in the desert is a delicacy relinquished by either the fool-hardy, the God-challenging or the Bedouin.
Vous savez tous ce que c'est que de voir votre ordinateur planter sous vos yeux écarquillés.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que cela fait d'appuyer sur une touche ou de cliquer et rien ne se passe sur l'étendue gelée de cet écran.
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire : "Je viens de tout perdre. Des mois d'écriture, des mois de boulot. Mes photos. Ma musique."
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire : "Ah mais au fait : j'ai sauvegardé tout mon disque dur il n'y a pas longtemps !"
Vous savez tous ce que c'est que de "rebooter" en mode Sans échec.
Vous savez tous ce que c'est que de réinstaller voter système d'exploitation en jurant les grands dieux que l'on ne vous y reprendra plus.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que c'est que de vous rendre compte, après de multiples réinstallations, que votre ordinateur ne reconnaît plus votre disque dur externe.
Vous savez tous ce que c'est que d'essayer de triturer les "drivers", les "boot", les "F2" et autres "F10 - Save and Exit".
Vous savez tous à quoi ressemble la page de BIOS.
Vous savez tous ce que c'est que d'observer "Windows télécharge les mises à jour - 0%" jusqu'à ce que vous deviez cligner des yeux.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que c'est que d'observer une barre de progression régresser - partir de la droite pour finir sur la gauche, gentiment nommée "Annulation".
Vous savez tous ce que c'est que de lire le même message d'erreur dix fois d'affilée.
Vous savez tous ce que c'est que de se perdre dans la jungle des forums.
Vous savez tous ce que c'est que d'être dans la même galère mais d'être seul au monde.
Vous ne savez peut-être pas tous ce que cela fait de devoir mettre à jour les drivers d'un ordinateur - afin de pouvoir peut-être espérer émettre l'hypothèse de commencer à faire fonctionner ce fameux disque dur externe - qui plante dès que vous appuyez sur le bouton "Télécharger les mises à jours importantes".
Vous savez tous comment arrêter un ordinateur qui a planté sans le débrancher.
Vous savez tous ce que c'est que de vous dire que vous devez travailler, mais que votre ordi, lui ne fait que cela, sans vous.
Vous vous êtes tous dit après ça que vous ferez tout pour ne plus dépendre de votre ordinateur, de revenir au papier et au crayon. Mais le monde ne nous en laisse pas l'opportunité. Nous dépendons de nos systèmes d'exploitations autant que de nos voitures ou de nos vêtements. Certains vous diront que des alternatives existent, que des systèmes plus performants et plus souples - et gratuits - sont sur le marché. Je leur répondrais que tant qu'il y aura des ordinateurs, il y aura des plantages.
Ce que je veux, là, maintenant, c'est la Jungle, c'est le Désert, c'est la Montagne.
L'Espace et la Nature. Les éléments et rien d'autre.
L'impression qu'avec Ludwig (van Beethoven, what else?), chaque note est à sa place et surtout que c'est là que vous l'auriez placée, et nulle part ailleurs. On aime l'enchaînement, la précision, l'allusion. L'interprétation aussi, car selon une certaine prof (de piano, si elle me permet la précision), la partition a beau être là, l'interprète en donne sa version (et j'acquiesce). Mais on aime, bon dieu oui ! On se surprend à mimer le joueur de violon, tailladant l'air de mouvements saccadés, avec dans la main un archet imaginaire et l'autre bras plié en accent circonflexe inversé.
On se prend également à regarder les feuilles jaunes, oranges, rouges et violines ballottées par le vent, et à penser, à écouter chaque vibration de cet opus 131 des quatuors pour instruments à cordes, le calme après le troisième Rasumovsky.
Et à l'instar de je ne sais plus qui, qui se demandait comment des boyaux de chat pouvait vous faire venir les larmes aux yeux, on se demande si l'on n'est point trop sensible pour ce monde de brutes, car même si les intestins de chats n'ont jamais été utilisés, ceux de moutons si (pour leur plus grande résistance et leur souplesse).
Et on se dit que ce n'est pas la fabrication des instruments de musique qui ont amenés à la déforestation, ni à l'élevage des ovidés en batterie, mais l'homme, car il paraît que la musique ne nourrit pas. Pourtant, si on se satisfaisait plus souvent l'esprit que l'estomac, je pense que nous irions plus loin, et plus sûrement. Chi va piano va sano, e va lontano, dit-on. Ou Andante, ma non troppo, selon Beethoven. On y revient. Prendre son temps, apprécier. Se dire que ce ne sont pas que 71 pièces de bois de 4 à 7 essences différentes, du vernis, des cordes en métal et une âme nichée dans une caisse de résonance - et je ne parle là que d'un violon. Il faut prendre en compte la diversité des cordes frottées. Se dire aussi que ce n'est pas en frottant une guitare que vous obtiendrez le même son, encore moins un piano (visualisez la scène si possible, moi ça m'a fait sourire).
Alors si vous voulez l'écouter en pensant à tout cela, à toute heure du jour ou de la nuit :
A bon entendeur.
Je vois déjà la tête de ceux qui se disent "Mais on en a rien à taper de ton weekend, mon gars" et celle de celles qui se disent "Youpi, on va rire...ou pas".
Pas de panique, je ne fais que vous faire partager quelques réflexions. Rien de bien folichon, ni drôle, mais vu que j'ai pas trop l'inspiration en ce moment, me voilà à raconter ma vie. Vous me pardonnerez, j'espère, cette faiblesse temporaire. Ça n'arrivera plus, promis.
Donc, au musée des Arts asiatiques Guimet à Paris, très beau musée au demeurant, me voilà frappé de stupeur devant une triste réalité : toute l'asie y est représentée : l'Inde et ses différentes régions, la Chine, la Corée, le Myanmar et j'en passe forcément, mais rien de chez rien pour la Malaisie. Piqué dans le vif de ma curiosité et tout court, j'empoigne mon téléphone et je texte mon ami Yeow Wei pour lui demander confirmation de mon intuition. En effet, confirmation est apportée que ce sont bien les anglais qui ont mis la main sur les splendeurs architecturales et autres de la Malaisie. Un coup comme à la Lord Elgin en Grèce (je vais essayer de retrouver le nom du forfant, histoire de lui jeter l'opprobre).
J'ai beaucoup aimé la plupart des pièces (volées, ça va de soi, nous avons aussi nos Lord Elgin). Adoré le rouge népalais, si proche du sang ; les sculptures du Cham ; les Ganesha (my personal favourite) ; les différentes représentations du mahavajrabhairava (gardien de la doctrine), le seul à pouvoir concurrencer le Bodhisattva Avalokitesvara et ses mille bras.
Intrigué par le Bodhisattva de l'avenir, Maitreya, et ses faux-airs de Sainte Vierge de la Renaissance italienne ; par les reliques du trésor de Begram, comme un long trait d'union culturel et social entre les pays sur la route de la soie.
J'ai particulièrement aimé les quelques estampes de Hiroshige du Ukiyo-e (images du monde flottant), encore plus depuis qu'en chinant dimanche dans une petite librairie dans le huitième, je suis tombé sur les Cent vues d'Edo (ancien nom de Tokyo, rebaptisée en 1868), sous le même format que mon ouvrage d'Hokusaï (merci encore à Bino et Marie !), éditions Taschen. Tout ça pour une croûte de pain (enfin du bon pain, il était moins cher, dirons-nous).
Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'ukiyo, en voici une définition par Asai Ryoi, dans sa préface au Ukiyo Monogatari (Contes du monde flottant, 1666 - l'année du grand feu de Londres, ceci dit en passant) : « Vivre uniquement le moment présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d’érable […], ne pas se laisser abattre par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître sur son visage, mais dériver comme une calebasse sur la rivière, c’est ce qui s’appelle ukiyo. »
Même punition à l'Institut du Monde Arabe. De très belles pièces, notamment des astrolabes du 14ème siècle qui n'ont pas pris une ride et des exemples de calligraphie comme seuls les arabes savent les faire. Un vrai bonheur. Tout comme Guimet, c'est un lieu calme, paisible, qui invite à la contemplation, à prendre son temps, à lire et (re)découvrir des pans entiers de notre histoire.
Direction Beaubourg, où j'ai été carrément dépassé par la section Art moderne du quatrième étage. Trop de sexes dans tous les sens. Trop de monochromes (dont un, grande toile carrée, noire, avec un rectangle rouge vif en son centre, baptisée : cavalier blanc...pas compris). Trop de lignes blanches sur fond blanc. Reste que la petite expo sur les vêtements d'Hiroshima prend aux tripes.
Je me suis soudain retrouvé plus à l'aise au cinquième étage, avec Braque, Picasso and Co. Vu mes premiers Balthus, notamment "La Phalène", mon deuxième préféré (mais où est "Roger et son fils"?), et des Kandisnky à l'appel. Bien apprécié "La Pythie" d'André Masson.
Déçu je fus par la visite de la cathédrale Notre-Dame (je sais, je
Maître Confus-cius, alias Confus-cirrus, n'avait certainement pas ce type de nuage en tête quand il disait ne pas se soucier "des nuages qui flottent dans le ciel" :
Depuis le temps que je devais le faire...voici le site de mon ami hongrois Adam Balogh.
Rencontré par hasard dans un café viennois de Budapest, je l'ai revu une semaine plus tard, alors qu'il exposait à Londres, à Brick Lane.
Il gagne à être connu, autant pour ses photos que pour ses peintures, et il a aussi exposé à New-York, Vienne, Ferrara (entre autres) et très souvent dans son pays natal.
Adam est un infatigable globe-trotter, même si de par la naissance de son fils ÁrminDani, il s'est un peu calmé...pour le moment. Il a vu beaucoup des horizons de notre planète et en a puisé une philosophie assez particulière. Nous ne nous sommes pas vus souvent, mais le plaisir partagé de ses instants est une valeur sûre de notre amitié.
Köszönöm Adam, pour m'avoir entrouvert une partie du monde.
J'espère que vous apprécierez autant que moi sa vision du monde.
Je ne ferai pas cela tous les jours, mais bon, 6000 visites sur Scribd, quand meme...
Prenez tous soin de vous.
Toutes et tous, oyez!
Me voilà parti, dès demain, pour la capitale anglaise. Vous imaginez sans peine que les publications seront stoppées pour les cinq prochains jours.
Cependant, j'espère pouvoir alimenter ce blog avec les péripéties de mon prochain voyage en Europe.
Départ prévu un jour et demi après mon retour de Londres, vers le 20 juillet.
Plus au prochain numéro!
Bonnes vacances à tout le monde.
Τη ρωμιοσύνη μην την κλαις
εκεί που πάει να σκύψει
με το σουγιά στο κόκκαλο
με το λουρί στο σβέρκο
Νάτη πετιέται απο ξαρχής
κι αντριεύει και θεριεύει
και καμακώνει το θεριό
με το καμάκι του ήλιου
Voilà ce qui s'est passé le 22 octobre 1895 à la gare Montparnasse à Paris. C'est pas courant, et je ne sais pas pourquoi je vous fais partager ça, mais sur le coup l'histoire du train en retard, de M'sieur Pellerin qui croyait bien faire et de M'sieur Mariette qui n'y était pour pas grand' chose au final, de M'dame Aguilard qui regretta peut-être avoir remplacé son mari, eh bien, je sais pas, ça m'a parlé.
Donc le 22 octobre 1895...
Et le classement mondial 2009 de la liberté de la presse.
La France perd huit places. Cherchez-là loin des premiers. Derrière la Bosnie-Herzégovine et le Chili...
Je ne veux pas polémiquer sur le fait que les médias s'évertuent à "fêter" les tristes anniversaires, ni sur le fait qu'ils se réveillent alors que cela fait 100 jours que Hervé ? et Stéphane ? sont retenus en Afghanistan. Cela fait aujourd'hui 101 jours et demain on n'en entendra plus parler jusqu'à leur libération, ou jusqu'au 200ème jour de leur captivité.
Je voudrais simplement partager la peine des familles des reporters suivants:
Rupert James Hamer (Sunday Mirror) 9 janvier 2010 - tué en Afghanistan par un IED (Improvised Explosive Device) alors en reportage avec des Marines américains.
Clodomiro Castilla Ospina (El Pulso del Tiempo) (La Voz de Montería) 19 mars 2010 - exécuté par balles par deux hommes non identifiés, alors qu'il lisait un livre sur la terrasse de sa maison à El Puente, Colombie.
Nahúm Palacios (Televisora de Aguán) (Canal 5) 14 mars 2010 - "On" a criblé sa voiture d'une quarantaine d'impacts de balles. Lui est mort sur le coup, un blessé grave et un blessé léger, son caméraman. Troisième meurtre d'un journaliste en moins de 6 mois au Honduras. RSF ne parle pas des deux premiers, ni des suivants d'ailleurs.
komoriuta from jacobo serra on Vimeo.
Et si Stephen Hawking ne souffrait pas de dystrophie neuromusculaire, serait-il moins efficace? N'ayant aucune échéance, serait-il moins imaginatif, mois pressé? Serions-nous plus encore dans l'obscurité? Toujours est-il que nous ne le sommes pas, encore.
C'est joli et touchant, tout à fait approprié à la personne que tu es :)
Vi, c'est bizarre quand même. Whatever goes around comes around, dit-on. Des chose qui te reviennent en boomerang alors que ce n'est pas toi qui les a lancées.